Citations ajoutées le 05 juin 2004

  
Pascal Bruckner

  1. J'appelle innocence cette maladie de l'individualisme qui consiste à vouloir échapper aux conséquences de ses actes, cette tentative de jouir des bénéfices de la liberté sans souffrir aucun de ses inconvénients. Elle s'épanouit dans deux directions, l'infantilisme et la victimisation, deux manières de fuir la difficulté d'être, deux stratégies de l'irresponsabilité bienheureuse.
    (La Tentation de l'innocence, p.14, Livre de Poche n°13927)
     
  2. Jouer à l'enfant quand on est adulte, au misérable quand on est prospère, c'est dans les deux cas chercher des avantages immérités, placer les autres en état de débiteurs à son égard.
    (La Tentation de l'innocence, p.17, Livre de Poche n°13927)
     
  3. [...] les Confessions de Rousseau [...] constituent l'acte de naissance littéraire de l'individualisme contemporain.
    (La Tentation de l'innocence, p.23, Livre de Poche n°13927)
     
  4. « Je ne sais pas ce que je suis, je ne suis pas ce que je sais », avait déjà dit au XVIIe siècle le franciscain allemand Angelus Silesius.
    (La Tentation de l'innocence, p.27, Livre de Poche n°13927)
     
  5. Naître, c'est comparaître.
    (La Tentation de l'innocence, p.28, Livre de Poche n°13927)
     
  6. [...] Mémoires d'outre-tombe, un merveilleux mausolée de papier.
    (La Tentation de l'innocence, p.30, Livre de Poche n°13927)
     
  7. Comment ne pas voir en effet que la victoire de l'individualisme sur la société est une victoire ambiguë et que les libertés accordées au premier - libertés d'opinion, de conscience, de choix, d'action - sont un cadeau empoisonné et la contrepartie d'un terrible commandement : C'est à chacun désormais qu'est dévolue la tâche de se construire et de trouver un sens à son existence.
    (La Tentation de l'innocence, p.32, Livre de Poche n°13927)
     
  8. Mais il n'est pas de pire dressage que celui que s'infligent les individus en compétition lorsqu'ils aspirent collectivement aux mêmes buts. L'envie, le ressentiment, la jalousie et la haine impuissante, avant d'être de vilains défauts de la nature humaine, sont les conséquences directes de la révolution démocratique.
    (La Tentation de l'innocence, p.35, Livre de Poche n°13927)
     
  9. Se plaindre est une manière réticente de vivre, de monnayer notre ennui, notre abattement, de ne jamais pactiser avec tout ce qui dans l'existence relève du machinal, du ressassé.
    (La Tentation de l'innocence, p.37, Livre de Poche n°13927)
     
  10. Tous les hommes prétendent se faire eux-mêmes sans l'aide de personne mais tous se pillent et se dévalisent effrontément : styles de vie, manières de se vêtir, de parler, moeurs amoureuses, goûts culturels, on ne s'invente jamais sans s'affilier à des standards dont on s'arrache peu à peu comme d'une gangue. Se créer c'est d'abord copier : à chacune de mes pensées, chacun de mes gestes, j'expérimente l'empreinte d'autrui en moi.
    (La Tentation de l'innocence, p.40, Livre de Poche n°13927)
     
  11. Ce qui fédère les hommes maintenant, c'est un même malaise devant leur identité, une même doléance devant les injustices du sort puisqu'ils ne peuvent s'en prendre qu'à eux-mêmes de leur infortune. Même triomphant, l'individu aime à se penser vaincu : dans sa victoire il soupçonne que quelque chose d'essentiel a été perdu, la chaleur matricielle de la tradition, la tutelle protectrice de la collectivité. Sa détresse est le résultat d'une avancée et non d'une défaite et il voudrait, vainqueur, continuer à être vu comme un persécuté.
    (La Tentation de l'innocence, p.43, Livre de Poche n°13927)
     
  12. Le loisir, le divertissement, l'abondance matérielle constituent [...] une tentative pathétique de réenchantement du monde, l'une des réponses que la modernité apporte à la souffrance d'être libre, à l'immense fatigue d'être soi.
    (La Tentation de l'innocence, p.45, Livre de Poche n°13927)
     
  13. Si la pauvreté, selon saint Thomas, c'est de manquer du superflu alors que la misère est manque du nécessaire, nous sommes tous pauvres en société de consommation : nous manquons forcément à tout puisque tout est en excès.
    (La Tentation de l'innocence, p.50, Livre de Poche n°13927)
     
  14. La consommation est une religion dégradée, la croyance dans la résurrection infinie des choses dont le supermarché forme l'Église et la publicité les Évangiles.
    (La Tentation de l'innocence, p.52, Livre de Poche n°13927)
     
  15. Si pour Galilée le langage de la nature était écrit sous forme mathématique, le langage de la consommation est écrit sous forme magique : il procède par syncrétisme sauvage, accueille dans son panthéon les résidus des mythes, légendes, religions et idéologies qu'il bricole à sa convenance. Tout notre univers technologique est hanté par l'occulte, les causalités folles ou fabuleuses. La publicité est aussi une forme souriante de la sorcellerie. Elle ne cesse de faire en sorte que les choses conspirent à notre contentement et élèvent chacun de nous au rang d'un monarque qui mérite un service parfait.
    (La Tentation de l'innocence, p.57, Livre de Poche n°13927)
     
  16. Le loisir moderne ? L'art de brasser du vent travesti en surmenage.
    (La Tentation de l'innocence, p.59, Livre de Poche n°13927)
     
  17. La technique nous entretient dans la religion de l'avidité : avec elle le possible devient souhaitable, le souhaitable nécessaire.
    (La Tentation de l'innocence, p.65, Livre de Poche n°13927)
     
  18. La télévision n'exige du spectateur qu'un acte de courage - mais il est surhumain - , c'est de l'éteindre.
    (La Tentation de l'innocence, p.68, Livre de Poche n°13927)
     
  19. Kant disait de l'école qu'elle nous apprend d'abord à rester assis ; la télévision nous assigne à résidence mais sans rien exiger et sur le mode d'une dilution permanente de soi vers les images.
    (La Tentation de l'innocence, p.69, Livre de Poche n°13927)
     
  20. La libération de la nécessité matérielle n'est qu'une des conditions de la liberté, elle n'en est pas synonyme. De même les revues et associations de défense des consommateurs ont en commun avec les journaux et magazines ordinaires de nous obséder sur les objets, leurs qualités et leurs défauts au lieu de nous en affranchir. Il y a bien eu révolution mais à l'intérieur du monde de la marchandise : le contre-pouvoir des acheteurs signifie simplement qu'on maîtrise mieux les règles du jeu, on qu'on cesse de jouer.
    (La Tentation de l'innocence, p.78, Livre de Poche n°13927)
     
  21. Notre époque privilégie un seul rapport entre les âges : le pastiche réciproque. Nous singeons nos enfants qui nous copient.
    (La Tentation de l'innocence, p.95, Livre de Poche n°13927)
     
  22. Nous le savons depuis Flaubert, la bêtise est l'une des formes de l'infini ; et le mauvais goût peut devenir une mystique s'il est associé au douceâtre, au gentillet. Cette molle sentimentalité réconcilie tous les âges : elle rassure, apaise, forme un rempart puissant contre les atteintes du réel. « Disneylandiser » le monde et l'histoire, c'est les édulcorer pour les escamoter.
    (La Tentation de l'innocence, p.105, Livre de Poche n°13927)
     
  23. En un mot devenir adulte - si tant est qu'on y parvienne jamais -, c'est faire l'apprentissage des limites, c'est en rabattre de nos folles espérances et travailler à être autonome, capable de s'inventer autant que de s'abstraire de soi.
    (La Tentation de l'innocence, p.106, Livre de Poche n°13927)
     
  24. Là réside le lien commun entre l'infantilisme et la victimisation : l'un et l'autre se fondent sur la même idée d'un refus de la dette, sur une même négation du devoir, sur la même certitude de disposer d'une créance infinie sur ses contemporains. Ce sont deux manières, l'une risible, l'autre sévère, de se mettre en marge du monde en récusant toute responsabilité, deux façons de se retrancher du combat de la vie, la victimisation n'étant jamais qu'une forme dramatisée de l'infantilisme.
    (La Tentation de l'innocence, p.108, Livre de Poche n°13927)
     
  25. Ainsi se dessine l'un des visages possibles de l'individu contemporain : celui d'un vieux poupon geignard flanqué d'un avocat qui l'assiste. L'alliance des nourrissons séniles que nous sommes et du clergé chicaneur des hommes de loi, voilà peut-être l'avenir qui nous attend.
    (La Tentation de l'innocence, p.125, Livre de Poche n°13927)
     
  26. Lorsque les élites se veulent au-delà du bien et du mal et refusent toute espèce de sanction, c'est l'ensemble du corps social qui est invité à bannir l'idée même de responsabilité (c'est exactement le risque de la corruption : ridiculiser l'honnêteté, faire de celle-ci une exception aussi vaine que désuète).
    (La Tentation de l'innocence, p.128, Livre de Poche n°13927)
     
  27. Qu'est-ce que l'ordre moral aujourd'hui ? Non pas tant le règne des bien-pensants que celui des bien-souffrants., le culte du désespoir convenu, la religion du larmoiement obligatoire, le conformisme de la détresse dont tant d'auteurs font un miel un peu trop frelaté. Je souffre donc je vaux.
    (La Tentation de l'innocence, p.135, Livre de Poche n°13927)
     
  28. Le ressassement stupéfait de nos problèmes, cette espèce d'onanisme mental nous interdit de distinguer entre le transformable qui relève de notre seule volonté et l'immuable qui ne dépend pas ne nous.
    (La Tentation de l'innocence, p.141, Livre de Poche n°13927)
     
  29. « On appelle esprit libre, dit Nietzsche [in Humain, trop humain, Folio, p.207], celui qui pense autrement qu'on ne s'y attend en raison de son origine, de son milieu, de son état et de sa fonction ou en raison des opinions régnantes de son temps. » Être libre en d'autres termes, c'est s'arracher à sa naissance tout en l'assumant.
    (La Tentation de l'innocence, p.162, Livre de Poche n°13927)
     
  30. Apprendre l'amour, c'est d'abord apprendre à parler d'amour et on ne l'apprend jamais aussi bien que chez les poètes, les romanciers, les philosophes.
    (La Tentation de l'innocence, p.173, Livre de Poche n°13927)
     
  31. Aimer, c'est accorder à l'autre, de notre plein gré, les pleins pouvoirs sur nous, se rendre dépendant de ses caprices, se mettre sous la coupe d'un despote aussi fantasque que charmant.
    (La Tentation de l'innocence, p.175, Livre de Poche n°13927)
     
  32. Aimer c'est vivre l'alliance indissoluble de la terreur et du miracle.
    (La Tentation de l'innocence, p.177, Livre de Poche n°13927)
     
  33. On peut bien piétiner l'amour, le maudire, il n'empêche que lui et lui seul nous donne le sentiment de vivre à haute altitude et de condenser dans les brefs instants où il nous enfièvre les étapes les plus précieuses d'un destin. Une liberté exigeante n'est pas une liberté qui se préserve mais s'expose à s'en brûler.
    (La Tentation de l'innocence, p.178, Livre de Poche n°13927)
     
  34. [...] la séduction n'est pas seulement une propédeutique à la courtoisie, elle civilise les désirs en les contraignant à s'avancer masqués.
    (La Tentation de l'innocence, p.179, Livre de Poche n°13927)
     
  35. L'art de faire sa cour, lorsqu'il se réduit à une confession réciproque, à ce que le langage populaire appelle un déballage, tombe dans la platitude de l'aveu et tue cette capacité de la rencontre d'éveiller un monde qui s'ouvre lentement à nous et dont la perception nous chavire.
    (La Tentation de l'innocence, p.180, Livre de Poche n°13927)
     
  36. En définitive, le pire des complots est l'indifférence : combien d'entre nous survivraient à l'idée qu'ils ne suscitent chez les autres ni assez d'amour ni assez de haine pour justifier la moindre malveillance ?
    (La Tentation de l'innocence, p.215, Livre de Poche n°13927)
     
  37. Raffinement suprême du Salaud : imputer à sa victime le mal qu'il lui a infligé.
    (La Tentation de l'innocence, p.217, Livre de Poche n°13927)
     
  38. L'obscénité de la guerre, c'est l'inévitable complicité qu'elle finit par tisser entre des ennemis qui croient n'avoir rien en commun et se ressemblent de plus en plus.
    (La Tentation de l'innocence, p.218, Livre de Poche n°13927)
     
  39. [...] dès qu'un peuple aspire à la sainteté en raison de ses souffrances, dès qu'il exhibe ses plaies, convoque ses morts, méfions-nous. C'est qu'il mijote un mauvais coup et que la mémoire, au lieu de prévenir le retour du meurtre de masse, n'est convoquée que pour le perpétrer à nouveau.
    (La Tentation de l'innocence, p.221, Livre de Poche n°13927)
     
  40. Les journalistes appellent « kilomètre sentimental » cette loi qui veut que notre intérêt pour les autres soient inversement proportionnel à la distance qui nous sépare d'eux : un mort chez nous est un drame, dix mille outre-mer une anecdote.
    (La Tentation de l'innocence, p.234, Livre de Poche n°13927)
     
  41. Être humain aujourd'hui, c'est choisir entre deux sortes d'inhumanités : celle du survol et celle de la sélection. Car s'engager c'est toujours exclure, pratiquer un oubli choquant d'autres causes que nous ignorons délibérément.
    (La Tentation de l'innocence, p.241, Livre de Poche n°13927)
     
  42. Dans l'indigent, on ne perçoit que l'indigence, pas l'homme.
    (La Tentation de l'innocence, p.246, Livre de Poche n°13927)
     
  43. Quand le marché se met au service de la morale et prétend promouvoir l'entraide et la solidarité, c'est la morale qu'il met à son service parce qu'elle est devenue rentable.
    (La Tentation de l'innocence, p.254, Livre de Poche n°13927)
     
  44. La compassion devient une variante du mépris dès qu'elle informe à elle seule notre rapport à autrui à l'exclusion d'autres sentiments comme le respect, l'admiration ou la joie.
    (La Tentation de l'innocence, p.260, Livre de Poche n°13927)
     
  45. Seul nous concerne non ce qui nous émeut mais ce qui nous menace ou nous rapporte.
    (La Tentation de l'innocence, p.263, Livre de Poche n°13927)
     
  46. Aucune difficulté n'est en soi insurmontable, seul est dangereux d'apporter des réponses anciennes à des situations nouvelles, de perdre le sens des proportions, de traduire les moindres désagréments dans les termes de l'Apocalypse. C'est pourquoi l'optimisme comme le pessimisme sont impropres en ce qu'ils manquent la vérité contrastée de notre univers, celui d'un funambulisme entre deux extrêmes. Ni désespoir ni béatitude, un éternel inconfort qui nous demande de nous battre alternativement sur plusieurs fronts sans jamais croire détenir la solution ou le repos.
    (La Tentation de l'innocence, p.273, Livre de Poche n°13927)
     
  47. On a toujours raison de se révolter lorsque c'est la seule manière de devenir humains.
    (La Tentation de l'innocence, p.275, Livre de Poche n°13927)
     

Dennis Lehane

  1. [En parlant des miroirs]
    Les hommes ont construit ces trucs pour que les femmes aient quelque chose à faire.

    (Un dernier verre avant la guerre, trad. Mona de Pracontal, p.68, Rivages/noir n°380)
     
  2. Difficile de discuter avec la vérité.
    (Un dernier verre avant la guerre, trad. Mona de Pracontal, p.146, Rivages/noir n°380)
     
  3. Tout autour de nous, la foule continuait à bouger à sa cadence d'escalator, inconsciente de ce qui se passait. La myopie urbaine.
    (Un dernier verre avant la guerre, trad. Mona de Pracontal, p.204, Rivages/noir n°380)
     
  4. C'est dur de fermer la porte à l'espérance quand on aime quelqu'un.
    (Un dernier verre avant la guerre, trad. Mona de Pracontal, p.287, Rivages/noir n°380)
     

Lewis Carroll

  1. Comme ce serait drôle de ressortir parmi ces gens qui marchent la tête en bas ! Les Antipodistes, je crois...
    (Les Aventures d'Alice au Pays des Merveilles, trad. Henri Parisot, p.85, Aubier-Flammarion Bilingue, n°32)
     
  2. Oh ! que je voudrais pouvoir rentrer en moi-même comme un télescope !
    (Les Aventures d'Alice au Pays des Merveilles, trad. Henri Parisot, p.89, Aubier-Flammarion Bilingue, n°32)
     
  3. [...] elle essaya d'imaginer à quoi ressemble la flamme d'une bougie après qu'on l'a soufflée [...]
    (Les Aventures d'Alice au Pays des Merveilles, trad. Henri Parisot, p.91, Aubier-Flammarion Bilingue, n°32)
     
  4. Est-ce que, par hasard, on m'aurait changée au cours de la nuit ? Réfléchissons : étais-je identique à moi-même lorsque je me suis levée ce matin ? Je crois bien me rappeler m'être sentie un peu différente de l'Alice d'hier. Mais, si je ne suis pas la même, il faut se demander alors qui je peux bien être ? Ah, c'est le grand problème !
    (Les Aventures d'Alice au Pays des Merveilles, trad. Henri Parisot, p.97, Aubier-Flammarion Bilingue, n°32)
     
  5. « Mais je n'ai nulle envie d'aller chez les fous », fit remarquer Alice.
    « Oh ! vous ne sauriez faire autrement, dit le Chat : Ici, tout le monde est fou. Je suis fou. Vous êtes folle. »
    « Comment savez-vous que je suis folle ? » demanda Alice.
    « Il faut croire que vous l'êtes, répondit le Chat ; sinon, vous ne seriez pas venue ici. »

    (Les Aventures d'Alice au Pays des Merveilles, trad. Henri Parisot, p.171, Aubier-Flammarion Bilingue, n°32)
     
  6. [...] et la morale de ceci, c'est : Soyez ce que vous voudriez avoir l'air d'être ; ou, pour parler plus simplement : Ne vous imaginez pas être différente de ce qu'il eût pu sembler à autrui que vous fussiez ou eussiez pu être en restant identique à ce que vous fûtes sans jamais paraître autre que vous n'étiez avant d'être devenue ce que vous êtes.
    (Les Aventures d'Alice au Pays des Merveilles, trad. Henri Parisot, p.221, Aubier-Flammarion Bilingue, n°32)
     

Herbert Lieberman

  1. [...] les médecins, comme les prêtres, ont au moins le devoir de feindre une science qu'en fait, ils ne possèdent pas.
    (Nécropolis, trad. Maurice Rambaud, p.22, Seuil/Points, n°R46)
     
  2. Devant un cadavre nu et écorché, le médecin est pareil à un vieux chaman qui déchiffre les augures dans les viscères du mouton sacrificiel.
    (Nécropolis, trad. Maurice Rambaud, p.33, Seuil/Points, n°R46)
     
  3. Quelle malédiction qu'un lit, lorsqu'on ne parvient pas à y trouver le sommeil.
    (Nécropolis, trad. Maurice Rambaud, p.223, Seuil/Points, n°R46)
     
  4. Pour moi, tout fonctionnaire qui se pique d'altruisme et de zèle est forcément un ambitieux.
    (Nécropolis, trad. Maurice Rambaud, p.541, Seuil/Points, n°R46)
     

Fred Vargas

  1. Il n'y a pas pires crétins que les hommes qui ne sont même pas capables, de temps à autre, de naître de la dernière pluie !
    (Debout les morts, p.114, J'ai Lu - Policier, n°5482)
     
  2. Rien de tel qu'un support véridique pour y suspendre un mensonge.
    (Debout les morts, p.201, J'ai Lu - Policier, n°5482)
     
  3. [...] la quête des paroxysmes oblige à se confronter à l'essentiel qui est ordinairement caché.
    (Debout les morts, p.218, J'ai Lu - Policier, n°5482)
     

Charles Méré

  1. Une musique sans mélodie est comme une perdrix aux choux qui ne se composerait que de choux...
    (Berlioz, p.16 [Karr], La Petite Illustration, 1927)
     
  2. Les artistes ont le tort de vivre !
    (Berlioz, p.17 [Berlioz], La Petite Illustration, 1927)
     
  3. [...] on cherche un être qui vous comprenne... on croit le trouver... non ! on s'est trompé... ce n'est pas Elle... ce n'est jamais Elle...
    (Berlioz, p.27 [Berlioz], La Petite Illustration, 1927)
     

Reuben Fine

  1. Dieu merci, les échecs ne sont pas une science définitive, mais un être vivant qui se développe sans arrêt.
    (Les idées cachées dans les ouvertures d'échecs, trad. Denise Catozzi, p.17, Payot, 1972)