Citations ajoutées le 04 janvier 2004

  
Joseph Joubert

  1. [En parlant de Locke]
    Bon questionneur, bon tâtonneur, mais sans lumière, - presque sans yeux. C'est un aveugle qui se sert bien de son bâton.

    (Carnets t.2, p.477, nrf/Gallimard, 1994)
     
  2. Une partie de l'amour de la vérité consiste à aimer à entendre dire aux hommes ce qu'ils pensent et aussi à aimer à les voir se montrer tels qu'ils sont, dans leurs actions.
    (Carnets t.2, p.479, nrf/Gallimard, 1994)
     
  3. Il n'y a point d'ensorcellement sans art et sans habileté. Une femme qui a un amant peut n'être qu'aimable ; si elle en a mille, elle a du manège.
    (Carnets t.2, p.480, nrf/Gallimard, 1994)
     
  4. Tourmenté par la maudite ambition de mettre toujours tout un livre dans une page, toute une page dans une phrase et cette phrase dans un mot. C'est moi.
    (Carnets t.2, p.485, nrf/Gallimard, 1994)
     
  5. En religion et en éducation, le zèle qui vient de l'âme est tout, parce que dans les choses morales le feu vient toujours de quelque lumière secrète.
    (Carnets t.2, p.489, nrf/Gallimard, 1994)
     
  6. Pour bien faire, il faut oublier qu'on est vieux quand on est vieux et ne pas trop sentir qu'on est jeune quand on est jeune.
    (Carnets t.2, p.491, nrf/Gallimard, 1994)
     
  7. Ce qui étonne, étonne une fois ; mais ce qui est vraiment admirable est de plus en plus admiré.
    (Carnets t.2, p.491, nrf/Gallimard, 1994)
     
  8. L'espace est au lieu ce que l'éternité est au temps, un infini.
    (Carnets t.2, p.493, nrf/Gallimard, 1994)
     
  9. Heureux est l'écrivain qui peut faire un beau petit livre.
    (Carnets t.2, p.493, nrf/Gallimard, 1994)
     
  10. Il faut qu'il y ait partout (j'entends dans toutes les oeuvres de l'art) de la musique et du dessin.
    (Carnets t.2, p.493, nrf/Gallimard, 1994)
     
  11. Vous allez à la vérité par la poésie et j'arrive à la poésie par la vérité.
    (Carnets t.2, p.495, nrf/Gallimard, 1994)
     
  12. Les quatre facultés, le goût, le jugement, l'imagination et la raison. Il faut les consulter tous quatre, pris ensemble et séparément.
       comme un recteur suivi des quatre facultés...(Boileau)
    Ainsi doit opérer l'écrivain sage.

    (Carnets t.2, p.495, nrf/Gallimard, 1994)
     
  13. On rend presque démontré ce qu'on parvient à rendre sensible et on rend presque sensible tout ce qu'on rend imaginable. C'est donc un grand service à rendre aux vérités abstraites que de les rendre imaginables.
    (Carnets t.2, p.497, nrf/Gallimard, 1994)
     
  14. Ce qu'il y a de pis dans l'erreur, ce n'est pas ce qu'il y a de faux, mais ce qu'elle a de volontaire, d'aveugle, de passionné.
    (Carnets t.2, p.499, nrf/Gallimard, 1994)
     
  15. Quand on a trouvé ce qu'on cherchait, on n'a pas le temps de le dire. Il faut mourir.
    (Carnets t.2, p.500, nrf/Gallimard, 1994)
     
  16. « Car nous ne possédons véritablement ces (on pourrait dire les) idées abstraites que lorsque nous les avons refaites nous mêmes ; nous nous les approprions par là en quelque sorte. Et jusqu'au moment où nous les avons reconstruites, elles ne sont guère pour nous que ce que seraient les signes d'un langage que nous ne comprendrions pas. » (Frédéric Cuvier, Projet... pag. 60.
    (Carnets t.2, p.504, nrf/Gallimard, 1994)
     
  17. Toute puissance a sa source unique dans quelque obéissance.
    (Carnets t.2, p.510, nrf/Gallimard, 1994)
     
  18. Le mépris qui rend méprisable, le respect qui rend respectable.
    (Carnets t.2, p.511, nrf/Gallimard, 1994)
     
  19. La plus pernicieuse des folies est celle qui ressemble à de la sagesse (ce qu'on prend pour de la sagesse).
    (Carnets t.2, p.513, nrf/Gallimard, 1994)
     
  20. Une des propriétés de la puissance, en quelque degré qu'elle soit, est d'enivrer ceux qui l'exercent.
    (Carnets t.2, p.517, nrf/Gallimard, 1994)
     
  21. L'esprit éminemment faux est celui qui ne sent jamais qu'il s'égare.
    (Carnets t.2, p.517, nrf/Gallimard, 1994)
     
  22. Dans le savoir, l'inutile fait souvent oublier le nécessaire.
    (Carnets t.2, p.519, nrf/Gallimard, 1994)
     
  23. Il y a des indulgences qui sont un déni de justice.
    (Carnets t.2, p.519, nrf/Gallimard, 1994)
     
  24. Ne pas montrer une chaleur qui ne sera pas partagée. Rien n'est plus froid que ce qui n'est pas communiqué.
    (Carnets t.2, p.519, nrf/Gallimard, 1994)
     
  25. Éviter l'air profond, pour n'avoir pas l'air obscur.
    (Carnets t.2, p.520, nrf/Gallimard, 1994)
     
  26. Chacun est sa parque à lui-même et se file son avenir.
    (Carnets t.2, p.523, nrf/Gallimard, 1994)
     
  27. La politique, ou l'art (ou le don) de connaître et de mener la multitude ou la pluralité. La gloire de cet art est de mener cette multitude, non pas où elle veut ni où l'on voudrait soi-même, mais où elle doit aller.
    (Carnets t.2, p.523, nrf/Gallimard, 1994)
     
  28. En littérature, rien ne rend les esprits si imprudents et si hardis que l'ignorance des temps passés et le mépris des anciens livres.
    (Carnets t.2, p.524, nrf/Gallimard, 1994)
     
  29. La peur tient à l'imagination, la lâcheté au caractère.
    (Carnets t.2, p.525, nrf/Gallimard, 1994)
     
  30. Le remords sanctifie le vice.
    (Carnets t.2, p.526, nrf/Gallimard, 1994)
     
  31. Ce n'est pas une tête forte, mais une raison forte qu'il faut louer, qu'il faut honorer dans les autres et qu'il faut désirer pour soi. Souvent ce qu'on appelle une tête forte n'a qu'une forte déraison.
    (Carnets t.2, p.527, nrf/Gallimard, 1994)
     
  32. Des mauvaises choses bien faites.
    (Carnets t.2, p.527, nrf/Gallimard, 1994)
     
  33. Se font abstraits pour paraître profonds.
    Des ombres qui cachent des vides, c'est ce que sont la plupart des termes abstraits.

    (Carnets t.2, p.528, nrf/Gallimard, 1994)
     
  34. Ce qui blesse trop ma raison excite mon humeur et l'humeur nuit à la réflexion qui exige une certaine patience. Je deviens donc incapable de la réfuter quand j'entends une absurdité. Il y a des absurdités délicates et ce sont celles-là qui me révoltent le plus.
    (Carnets t.2, p.533, nrf/Gallimard, 1994)
     
  35. On ne peut s'expliquer franchement qu'avec l'espoir d'être entendu et on ne peut espérer d'être entendu que par les gens qui sont à moitié de notre avis.
    (Carnets t.2, p.541, nrf/Gallimard, 1994)
     
  36. L'Homère des Français, le dirai-je ? c'est Lafontaine.
    (Carnets t.2, p.541, nrf/Gallimard, 1994)
     
  37. Il vaut mieux s'occuper de l'être que du néant. Songe donc à ce qui te reste, plutôt qu'à ce que tu n'as plus.
    (Carnets t.2, p.545, nrf/Gallimard, 1994)
     
  38. Têtes qui n'ont point de fenêtres. Rien n'y vient du côté du ciel. Ou le jour n'y vient jamais d'en haut.
    (Carnets t.2, p.548, nrf/Gallimard, 1994)
     
  39. La vanité, qui consiste dans le désir de plaire ou de se rendre agréable aux autres, est une demi-vertu, car c'est évidemment une demi-humilité et une demi-charité.
    (Carnets t.2, p.553, nrf/Gallimard, 1994)
     
  40. Une des plus utiles sciences est de savoir qu'on s'est trompé. Une des plus délicieuses découvertes qu'on puisse faire est de découvrir son erreur.
    « Capable de se détromper ! » Belle louange et belle qualité.

    (Carnets t.2, p.559, nrf/Gallimard, 1994)
     
  41. L'art de bien dire est l'art d'atteindre. - Mal dire ou donner un mauvais arrangement à ses paroles ou à ses pensées, c'est prendre son épée par la pointe ou par le milieu, vouloir la faire entrer par le pommeau.
    (Carnets t.2, p.569, nrf/Gallimard, 1994)
     
  42. Vous voulez parler à quelqu'un : ouvrez d'abord les oreilles.
    (Carnets t.2, p.569, nrf/Gallimard, 1994)
     
  43. On peut être instruit et très instruit, c'est à dire être dressé et très dressé à quelque art, à quelque industrie et n'être pas éclairé.
    Le bâton même de l'aveugle l'instruit, le soutient, le dirige, mais ne l'éclaire pas.

    (Carnets t.2, p.573, nrf/Gallimard, 1994)
     

  
Edgar Morin

  1. On dit de plus en plus souvent « c'est complexe » pour éviter d'expliquer. Ici il faut faire un véritable renversement et montrer que la complexité est un défi que l'esprit doit et peut relever [...]
    (Éduquer pour l'ère planétaire, p.12, Balland, 2003)
     
  2. L'idée de vérité est la plus grande source d'erreur que l'on puisse envisager ; l'erreur fondamentale consiste à s'approprier le monopole de la vérité.
    (Éduquer pour l'ère planétaire, p.30, Balland, 2003)
     
  3. [...] la seule connaissance qui vaille est celle qui se nourrit d'incertitude, et [...] la seule pensée qui vive est celle qui se maintient à la température de sa propre destruction.
    (Éduquer pour l'ère planétaire, p.37 (Note de bas de page), Balland, 2003)
     
  4. La pensée est ce qui est capable de transformer les conditions de la pensée [...]
    (Éduquer pour l'ère planétaire, p.40, Balland, 2003)
     
  5. Penser de façon complexe est pertinent dans les cas, (presque tous), où nous rencontrons la nécessité d'articuler, de relationner, de contextualiser. Penser de façon complexe est pertinent chaque fois qu'il faut penser. Lorsqu'on ne peut réduire le réel ni à la logique, ni à l'idée. Lorsqu'on ne peut ni ne doit rationaliser. Lorsque nous cherchons à dépasser ce qui est déjà connu.
    (Éduquer pour l'ère planétaire, p.48, Balland, 2003)
     
  6. Les idées sont des leitmotiv qui se développent comme dans une symphonie ; la pensée est le chef d'orchestre des polyphonies ordonnées et fluides.
    (Éduquer pour l'ère planétaire, p.49, Balland, 2003)
     
  7. La tragédie de toute écriture (comme de toute lecture) est la tension entre son caractère inachevé et la nécessité d'y mettre un point final (l'oeuvre achevée et la dernière interprétation possible). Cette tragédie est aussi celle de la connaissance et de l'apprentissage moderne.
    (Éduquer pour l'ère planétaire, p.50, Balland, 2003)
     
  8. L'achèvement d'une oeuvre complexe doit non dissimuler son inachèvement, mais le révéler.
    (Éduquer pour l'ère planétaire, p.52, Balland, 2003)
     
  9. Une pensée qui reconnaît le vague et l'imprécision est plus puissante qu'une pensée qui l'exclut de façon inconsidérée. Ses devoirs envers la connaissance sont plus grands parce qu'elle s'enracine dans la reconnaissance de l'absence de fondement de la connaissance, face à la mythologisation et à l'auto-aveuglement d'une raison abstraite et omnipotente.
    (Éduquer pour l'ère planétaire, p.70, Balland, 2003)
     
  10. La pensée complexe sait qu'il existe deux sortes d'ignorances : celle de l'homme qui ne sait pas mais veut apprendre, et l'ignorance (plus dangereuse) de celui qui croit que la connaissance est un procédé linéaire, cumulatif, qui avance en faisant la lumière là où auparavant régnait l'obscurité, ignorant que l'effet de toute lumière est aussi de produire des ombres. [...] il faut apprendre à cheminer dans l'obscurité et l'incertitude.
    (Éduquer pour l'ère planétaire, p.73, Balland, 2003)
     
  11. La perte de la responsabilité (au sein des appareils techno-bureaucratiques compartimentés et hyperspécialisés) et la perte de la solidarité (due à l'atomisation des individus et à l'obsession de l'argent) mènent à la dégradation morale et psychosociale, puisqu'il n'y a pas de sens moral là où il n'y a ni sens de la responsabilité, ni sens de la solidarité.
    (Éduquer pour l'ère planétaire, p.116, Balland, 2003)
     
  12. Le caractère professionnel de l'enseignement conduit à réduire l'enseignant à un expert. L'enseignement doit cesser de n'être qu'une fonction, une spécialisation, une profession pour redevenir une mission de transmission de stratégies pour la vie. La transmission exige, évidemment, de la compétence, mais elle requiert également, en outre, une technique et un art.
    Elle exige ce qu'aucun manuel ne mentionne, mais que Platon soulignait déjà comme une condition indispensable à tout enseignement : l'éros, qui est à la fois désir, plaisir et amour, désir et plaisir de transmettre, amour de la connaissance et amour des élèves. L'éros permet de surmonter la jouissance qui s'attache au pouvoir, au profit de la jouissance qui s'attache au don.
    Là où il n'y a pas d'amour, ce ne sont que problèmes de carrière, de salaire pour l'enseignant, d'ennui pour l'élève. La mission suppose, bien entendu, foi en la culture et foi en les possibilités de l'esprit humain. La mission est donc élevée et difficile, parce qu'elle suppose à la fois temps, art, foi et amour.

    (Éduquer pour l'ère planétaire, p.133, Balland, 2003)
     
  13. L'éducation planétaire doit favoriser une mondiologie de la vie quotidienne.
    (Éduquer pour l'ère planétaire, p.134, Balland, 2003)
     
  14. [...] aucun développement ne s'acquiert pour toujours parce que, comme tout ce qui est vivant et humain, il est soumis au principe de dégradation et doit sans cesse le régénérer.
    En ce sens, le développement suppose l'élargissement des autonomies individuelles de même que l'accroissement des participations communautaires, depuis les participations locales jusqu'aux participations planétaires. Plus de liberté et plus de communauté, plus d'ego et moins d'égoïsme.

    (Éduquer pour l'ère planétaire, p.139, Balland, 2003)
     
  15. Vouloir un monde meilleur, ce qui est notre principale aspiration, ne signifie pas vouloir le meilleur des mondes. À l'inverse, renoncer au meilleur des mondes n'est pas renoncer à un monde meilleur.
    (Éduquer pour l'ère planétaire, p.149, Balland, 2003)
     
  16. Ce n'est pas l'espérance qui fait vivre, c'est l'existence qui crée l'espérance qui permet de vivre.
    (Éduquer pour l'ère planétaire, p.151, Balland, 2003)
     

Ernst Jünger

  1. [...] l'acte authentique se reconnaît à ce qu'en lui le passé même trouve son accomplissement [...]
    (Sur les falaises de marbre, trad. Henri Thomas, p.29, L'Imaginaire/Gallimard n°47)
     
  2. [...] toute chose exquise est un présent du hasard, le meilleur en la vie est gratuit.
    (Sur les falaises de marbre, trad. Henri Thomas, p.29, L'Imaginaire/Gallimard n°47)
     
  3. Tant il est vrai que l'homme sent aussi le besoin d'imiter la création avec son faible esprit, tout comme l'oiseau sent le besoin de construire un nid.
    (Sur les falaises de marbre, trad. Henri Thomas, p.35, L'Imaginaire/Gallimard n°47)
     
  4. [...] une erreur ne devient une faute que si l'on persiste en elle.
    (Sur les falaises de marbre, trad. Henri Thomas, p.38, L'Imaginaire/Gallimard n°47)
     
  5. On reconnaît les grandes époques à ceci, que la puissance de l'esprit y est visible et son action partout présente.
    (Sur les falaises de marbre, trad. Henri Thomas, p.60, L'Imaginaire/Gallimard n°47)
     
  6. Profonde est la haine qui brûle contre la beauté dans les coeurs abjects.
    (Sur les falaises de marbre, trad. Henri Thomas, p.67, L'Imaginaire/Gallimard n°47)
     
  7. L'ordre humain ressemble au Cosmos en ceci, que de temps en temps, pour renaître à neuf, il lui faut plonger dans la flamme.
    (Sur les falaises de marbre, trad. Henri Thomas, p.77, L'Imaginaire/Gallimard n°47)
     
  8. [...] car l'esprit qui domine, possède son ferme jugement, et n'a que faire des opinions.
    (Sur les falaises de marbre, trad. Henri Thomas, p.86, L'Imaginaire/Gallimard n°47)
     
  9. Parole, esprit et liberté sont sous trois aspects une seule et même chose.
    (Sur les falaises de marbre, trad. Henri Thomas, p.93, L'Imaginaire/Gallimard n°47)
     
  10. [...] l'héritage est la richesse des morts.
    (Sur les falaises de marbre, trad. Henri Thomas, p.126, L'Imaginaire/Gallimard n°47)
     
  11. Mais c'est une erreur où notre esprit tombe souvent, que de conclure, de l'identité des méthodes à l'identité des buts et à l'unité de la volonté qui se cache derrière eux.
    (Sur les falaises de marbre, trad. Henri Thomas, p.128, L'Imaginaire/Gallimard n°47)
     
  12. Avant la décision, les esprits se rencontrent comme les médecins au chevet du malade. L'un voudrait qu'on recoure à la lame, l'autre souhaite épargner le malade, et le troisième songe à des remèdes particuliers. Mais qu'est-ce que le conseil et la volonté des hommes, quand la perte dans les astres est déjà tout écrite ? Les chefs cependant délibèrent aussi à la veille des batailles perdues.
    (Sur les falaises de marbre, trad. Henri Thomas, p.133, L'Imaginaire/Gallimard n°47)
     
  13. [...] tout enseignement authentique est chose de l'esprit, et l'image des maîtres excellents nous assiste dans la détresse.
    (Sur les falaises de marbre, trad. Henri Thomas, p.160, L'Imaginaire/Gallimard n°47)
     
  14. Mais nous ne pouvons ici-bas espérer de rien parachever, et bienheureux l'homme chez qui la volonté ne passe point tout entière dans le douloureux effort. Nulle maison n'est bâtie, nul plan n'est tracé, où la perte future ne soit la pierre de base, et ce n'est point dans nos oeuvres que vit la part impérissable de nous-mêmes.
    (Sur les falaises de marbre, trad. Henri Thomas, p.179, L'Imaginaire/Gallimard n°47)