Citations ajoutées le 27 avril 2003

  
Joseph Joubert

  1. On n'en aime que mieux à lire les traductions quand on entend les langues. Les traductions alors soulagent et exercent en même temps, car on peut comparer.
    Il en est de même des extraits quand on a lu les livres entiers.

    (Carnets t.2, p.308, nrf/Gallimard, 1994)
     
  2. J'aime peu la prudence si elle n'est morale. La simple circonspection nuit aux affaires dans les conseils et ne sert qu'à celui qui l'a. Dans l'exécution, la circonspection est meilleure ; dans les délibérations, c'est la franchise ou la sincérité. Elle ouvre de nouvelles voies aux recherches, elle promène l'esprit sur plus de points, elle multiplie les unités dans la quantité des expédients soumis aux délibérations. Enfin elle aide aux heureux résultats ; car pour bien choisir, il vaut mieux choisir entre mille qu'entre deux ou trois.
    (Carnets t.2, p.311, nrf/Gallimard, 1994)
     
  3. Les meilleures lois naissent des usages.
    (Carnets t.2, p.311, nrf/Gallimard, 1994)
     
  4. La bonne volonté se nourrit facilement d'espérances.
    (Carnets t.2, p.319, nrf/Gallimard, 1994)
     
  5. Il ne faut pas seulement qu'un ouvrage soit bon, mais qu'il soit fait par un bon auteur.
    (Carnets t.2, p.321, nrf/Gallimard, 1994)
     
  6. - ces insupportables parleurs qui vous entretiennent toujours de ce qu'ils savent et ne vous entretiennent jamais de ce qu'ils pensent.
    (Carnets t.2, p.325, nrf/Gallimard, 1994)
     
  7. La critique est un exercice méthodique du discernement.
    (Carnets t.2, p.326, nrf/Gallimard, 1994)
     
  8. La crédulité se forge plus de miracles que l'imposture ne peut en inventer.
    (Carnets t.2, p.329, nrf/Gallimard, 1994)
     

Jean-Marie Pelt

  1. Il n'y a pas d'amour sans liberté.
    (La vie est mon jardin, p.21, Stanké, 2000)
     
  2. Je ne suis pas un écologiste qui dit qu'une souris a autant de responsabilité que moi. Je suis un écologiste qui dit que j'ai plus de conscience que la souris, et que je suis donc responsable aussi de la souris. Je me sens responsable de ma communauté, la communauté humaine, pour la petite part que j'y occupe ; et aussi de l'ensemble de la création. Et tout cela est relié par le dedans, l'intérieur, l'intériorité.
    (La vie est mon jardin, p.79, Stanké, 2000)
     

Arthur Keelt

  1. Une longue pratique du militaire vous rapproche de l'état de robot en pleine méditation transcendantale.
    (Le merle, trad. Jean-Bernard Pouy, p.11, L'Atalante, 2002)
     
  2. Donner des ordres, détruire tout ce qui bouge, considérer l'autre comme ennemi ou subalterne, voir du cadavre et bouffer toujours la même chose, le cul tabassé sur le siège d'un half-track ne peut que générer un vocabulaire utilitaire et minimaliste, éliminer la métaphore et le symbolique, construire une syntaxe qui ne permet aucune interprétation et ne comporte aucun cas particulier.
    (Le merle, trad. Jean-Bernard Pouy, p.13, L'Atalante, 2002)
     
  3. Comme disent les hindous, il ne faut pas faire le tour de l'Univers, il faut faire le tour du centre de l'Univers.
    (Le merle, trad. Jean-Bernard Pouy, p.52, L'Atalante, 2002)
     
  4. S'il fallait concevoir une signalétique de l'humain, il y aurait beaucoup de sens interdits.
    (Le merle, trad. Jean-Bernard Pouy, p.66, L'Atalante, 2002)
     
  5. Brûler des livres, c'était tuer par procuration et par avance. Les nazis avaient commencé par là, les Inquisiteurs aussi.
    (Le merle, trad. Jean-Bernard Pouy, p.98, L'Atalante, 2002)
     
  6. Quand on n'a rien à dire, autant réconforter l'adversaire, tout bon négociateur le sait.
    (Le merle, trad. Jean-Bernard Pouy, p.136, L'Atalante, 2002)
     
  7. [...] le merle était le symbole de tous ceux qui font toujours un pas de côté tout en restant dans le droit chemin.
    (Le merle, trad. Jean-Bernard Pouy, p.146, L'Atalante, 2002)
     
  8. [En parlant d'un hélicoptère - GGJ]
    [...] ventilateur volant.

    (Le merle, trad. Jean-Bernard Pouy, p.157, L'Atalante, 2002)
     

Charles Juliet

  1. Un visage n'est jamais si beau, si émouvant, qu'à son automne.
    (Dans la lumière des saisons, p.13, P.O.L, 1991)
     
  2. [...] une des tares de l'humanité : cette incapacité où nous sommes de nous exprimer avec clarté et précision, et de telle sorte que ce qui est formulé ne puisse être interprété. Un homme se raconte, cherche à livrer ce qu'il est, ce qui vit dans son coeur et sa tête, mais que passe-t-il de lui dans les mots qu'il emploie ? Tant d'incompréhension, de souffrances, de drames naissent de ce décalage existant entre ce qu'est un être et les mots à l'aide desquels il a l'illusion de se dire.
    (Dans la lumière des saisons, p.27, P.O.L, 1991)
     
  3. À tout moment la vie abonde, ruisselle, irrigue ce quotidien auquel nous ne savons pas nous arrêter. C'est du plus ordinaire que filtre l'eau de la source. Mais il y a tant à débroussailler avant d'être à même de le comprendre, de l'admettre.
    (Dans la lumière des saisons, p.42, P.O.L, 1991)
     
  4. L'attente et la peur. La peur et l'attente. Ne croyez-vous pas que toutes deux définissent pour une grande part l'être humain ?
    (Dans la lumière des saisons, p.43, P.O.L, 1991)
     
  5. Les seuls chemins qui valent d'être empruntés sont ceux qui mènent à l'intérieur.
    (Dans la lumière des saisons, p.44, P.O.L, 1991)
     
  6. Celui qui veut à toute force se rendre libre a beaucoup à souffrir et à se battre. Mais si un jour il arrive à jeter bas les murs de son cachot, puis à déboucher en pleine lumière, il lui est donné d'accéder à une certaine connaissance, et en lui, la peur, la haine de soi, l'angoisse et la culpabilité cèdent la place à une paix, une force, une foi en la vie qui feront que son cercle ira toujours grandissant. Alors sa main dont les doigts étaient comme des serres toujours prêtes à étouffer leur proie, sa main se décrispe, s'ouvre, et il comprend qu'elle ne servira plus désormais qu'à la caresse et l'offrande.
    (Dans la lumière des saisons, p.44, P.O.L, 1991)
     
  7. Il faut parfois toute une existence pour parcourir le chemin qui mène de la peur et l'angoisse au consentement à soi-même. À l'adhésion à la vie.
    (Dans la lumière des saisons, p.53, P.O.L, 1991)
     
  8. [...] les brûlures de la soif.
    (Dans la lumière des saisons, p.58, P.O.L, 1991)