Citations ajoutées le 10 juin 2002

  
Alessandro Baricco

  1. La Grèce était pleine de Grecs qui n'y sont pas, dans Homère, de même que le monde est plein de gens qui ne sont pas prévus dans les films d'Hollywood. Homère, c'est la culture des vainqueurs, du plus grand nombre, de ceux qui avaient réussi. Il faut vous faire une raison : Homère, c'était les Américains.
    (Next, trad. Françoise Brun, p.63, Albin Michel, 2002)
     
  2. Je ne crois pas que, s'il y a une « bonne » globalisation, elle peut être réalisée par des têtes qui s'en vont détruire les McDonald's ou qui ne voient que des films français. Ce à quoi je pense, c'est autre chose. Je pense à des gens convaincus que la globalisation, telle qu'on est en train de nous la vendre, n'est pas un rêve erroné : c'est une rêve petit. Arrêté. Bloqué. C'est un rêve en gris, parce qu'il sort directement de l'imaginaire des chefs d'entreprise et des banquiers. En un certain sens, il s'agirait de commencer à rêver à ce rêve à leur place : et à le réaliser. C'est une question d'imagination, de ténacité et de colère. C'est peut-être cela, la tâche qui nous attend.
    (Next, trad. Françoise Brun, p.69, Albin Michel, 2002)
     
  3. [...] les choses ne sont plus ce qu'elles sont mais ce qu'elles génèrent.
    (Next, trad. Françoise Brun, p.74, Albin Michel, 2002)
     
  4. Se demander si les choses sont vraies avant de se demander ce que nous en pensons est un exercice qui finit par paraître ingénu, tant il est passé de mode.
    (Next, trad. Françoise Brun, p.77, Albin Michel, 2002)
     
  5. [La République de Platon] est un genre de pamphlet contre Hollywood.
    (Next, trad. Françoise Brun, p.101, Albin Michel, 2002)
     

Martin Page

  1. [...] l'intelligence est le mot qui désigne des sottises bien construites et joliment prononcées [...]
    (Comment je suis devenu stupide, p.9, Le Dilettante, 2001)
     
  2. L'intelligence rend malheureux, solitaire, pauvre, quand le déguisement de l'intelligence offre une immortalité de papier journal et l'admiration de ceux qui croient en ce qu'ils lisent.
    (Comment je suis devenu stupide, p.9, Le Dilettante, 2001)
     
  3. Quoi que nous disions, quoi que nous fassions, il y a toujours une morale qui broute dans le pré de notre personnalité.
    (Comment je suis devenu stupide, p13., Le Dilettante, 2001)
     
  4. Si tu veux mon avis, c'est trop facile, les citations, parce qu'il y a tellement de grands écrivains qui ont dit tellement de choses qu'on n'aurait même plus besoin d'exprimer une opinion personnelle.
    (Comment je suis devenu stupide, p.33, Le Dilettante, 2001)
     
  5. La seule liberté, c'est la mort ; être libre, c'est mourir.
    (Comment je suis devenu stupide, p.63, Le Dilettante, 2001)
     
  6. Être curieux, vouloir comprendre la nature et les hommes, découvrir les arts, devrait être la tendance de tout esprit. Mais, si cela était, avec l'organisation actuelle du travail, le monde s'arrêterait de tourner, simplement parce que cela prend du temps et développe l'esprit critique. Plus personne ne travaillerait.
    (Comment je suis devenu stupide, p.82, Le Dilettante, 2001)
     
  7. Ce qu'on cherche à comprendre, souvent, on le tue, car, comme chez l'apprenti médecin, il n'y a pas de véritable connaissance sans dissection [...].
    (Comment je suis devenu stupide, p.84, Le Dilettante, 2001)
     
  8. La vertu est un handicap rhétorique, elle n'est pas efficace dans un débat. Certains brillants esprits, voyant la vacuité nécessaire de toute discussion, ont choisi d'être espiègles et de suggérer la complexité par le paradoxe et un humour distancié.
    (Comment je suis devenu stupide, p.87, Le Dilettante, 2001)
     
  9. L'intellectuel est comme un pianiste qui, parce qu'il utilise ses mains avec virtuosité, pense avoir les aptitudes pour être, naturellement, joueur de poker, boxeur, neurochirurgien et peintre.
    (Comment je suis devenu stupide, p.88, Le Dilettante, 2001)
     
  10. En général, quand quelqu'un commence en disant : « Ce n'est pas pour être démagogique, mais... », c'est effectivement pour être démagogique.
    (Comment je suis devenu stupide, p.88, Le Dilettante, 2001)
     
  11. Je repense à ce que disait Michael Herr, scénariste de Full Metal Jacket, dans le superbe livre de Michel Ciment sur Kubrick : « La stupidité des gens ne vient pas de leur manque d'intelligence, mais de leur absence de courage. »
    (Comment je suis devenu stupide, p.89, Le Dilettante, 2001)
     
  12. [...] quiconque voudra trouver des preuves de son malheur en trouvera, car dans les affaires humaines on trouve toujours ce qu'on recherche.
    (Comment je suis devenu stupide, p.184, Le Dilettante, 2001)
     

  
Guy D'Amours

  1. Je ne crois pas aux amitiés désintéressées, pas plus qu'à l'amour qui ne demande rien ; un ami ou une maîtresse n'est au fond qu'une douce bruine sur le désert de nos âmes.
    (Les mémoires de Merlin, p.16, Éd. De Courberon, 2001)
     
  2. Le respect doit se gagner ; j'ai trop vu combien celui qu'on obtient sans effort est le fruit de la stupidité, de la peur ou de la cupidité.
    (Les mémoires de Merlin, p.19, Éd. De Courberon, 2001)
     
  3. C'est dans l'adversité que naissent les sources des plus hautes humanités, comme c'est dans la guerre que le génie se révèle dans toute sa mesure.
    (Les mémoires de Merlin, p.20, Éd. De Courberon, 2001)
     
  4. La mort est une grande amie de la vérité, car devant elle, nul ne peut plus mentir.
    (Les mémoires de Merlin, p.21, Éd. De Courberon, 2001)
     
  5. La solitude n'est supportable que si elle est volontaire ; imposée, elle devient vite atroce.
    (Les mémoires de Merlin, p.21, Éd. De Courberon, 2001)
     
  6. [Le] meilleur argument qui soit contre la vérité : la peur.
    (Les mémoires de Merlin, p.24, Éd. De Courberon, 2001)
     
  7. La frayeur est le plus répugnant des masques : les plus beaux visages, les âmes les plus pures s'en trouvent travestis de la pire manière.
    (Les mémoires de Merlin, p.46, Éd. De Courberon, 2001)
     
  8. J'en étais encore à cette période de la vie où il nous faut observer sans juger afin de pouvoir un jour arriver à comprendre sans conclure.
    (Les mémoires de Merlin, p.50, Éd. De Courberon, 2001)
     
  9. Il n'y a que deux façons pour un fils d'échapper à l'emprise de son père : le surpasser ou le tuer.
    (Les mémoires de Merlin, p.53, Éd. De Courberon, 2001)
     
  10. Aucun amour véritable n'est assez tempéré pour se voir préféré quoi que ce soit d'autre sans se révolter.
    (Les mémoires de Merlin, p.100, Éd. De Courberon, 2001)
     
  11. Aucun Jules César n'aime totalement et uniquement la paix.
    (Les mémoires de Merlin, p.125, Éd. De Courberon, 2001)
     
  12. [...] l'ordinaire d'un homme est toujours le mystérieux d'un autre.
    (Les mémoires de Merlin, p.141, Éd. De Courberon, 2001)